Trust me for a while est un spectacle de ventriloquie qui déraille. Une comédie de l’horreur à l’humour grinçant pour en finir avec le méta-théâtre contemporain dépressif et les marionnettistes merdiques.
LE SPECTACLE - NOTE D’INTENTION
« En tant que marionnettiste, j'ai toujours eu une double fascination pour le mannequin ventriloque.
Je suis, d’une part, curieuse de découvrir comment la ventriloquie peut être transcendée par sa propre technique et ses qualités de pur divertissement pour devenir un art en tant que tel. J’ai par ailleurs, un profond respect pour l’art de la ventriloquie, qui représente la relation ultime, la plus intime qui soit entre l’acteur-marionnettiste et la marionnette.
Il y a quelque chose d’assez terrifiant, et en même temps d’irrésistible, avec la marionnette ventriloque. La représentation humaine, très reconnaissable, et pourtant loin d’être réaliste de cette marionnette est l’incarnation de notre peur la plus grande et la plus fondamentale : celle de l’innocence cachant l’horreur.
Un objet mort qui reprend vie a toujours un effet immédiat ; il nous renvoie à notre première et dernière peur des rêves, de la mort et de tout ce qui est incompréhensible, mais qui existe malgré tout.
Je m’intéresse plus particulièrement à cette utilisation du mannequin ventriloque qui peut incarner la folie. Pour être propulsé directement au centre désordonné, fou et fascinant de l’esprit humain. Je veux utiliser la marionnette comme support pour l’inconnu et l’innommable.
Les marionnettes ont la capacité unique de nous faire ressentir quelque chose que nous ne pouvons comprendre qu’à un niveau plus profond et presque inconscient. La marionnette peut donner une forme à l’invisible, une voix à l’indicible. La bataille interne avec soi-même, sans être totalement soi-même. Une partie de soi que l’on peut contrôler - jusqu'à ce qu'elle nous contrôle tout à coup.
Je réalise souvent des spectacles où la scénographie, les lumières et les projections contribuent en grande partie à créer le sentiment d'être transporté dans un autre monde. Mais le cœur de mon travail est toujours la relation entre l'acteur et la marionnette. Et dans ce projet, je veux remonter jusqu'à l'os ; enlever la peau, la chair et la magie technique dont je dépends habituellement dans la création. Je souhaite construire l'histoire sur la relation brute entre un acteur marionnettiste et une marionnette. Une histoire d'amour tendre mais tragique mettant en scène un magicien raté et un personnage possédé armé d'un couteau. »
Yngvild Aspeli
Presse
« Avec son Teddy sanguinaire, son chat qui résout à lui seul le paradoxe de Schrödinger – il est à la fois mort et vivant, après avoir été tué, malgré lui, par Pedro – et son Pedro complètement perdu dans tout ça, la metteuse en scène parvient brillamment et avec un humour subtil à reformuler les grands axes de sa recherche. Profitant aussi de Teddy pour railler gentiment le « méta-théâtre contemporain dépressif de ces marionnettistes merdiques », Yngvild Aspeli réussit sa première création sans l’ossature d’une écriture littéraire préexistante, avec à la place une traversée personnelle de divers motifs empruntés à la culture dite « populaire », que le détour par la marionnette révèle dans toute sa richesse. »
« Yngvild Aspeli nous emmène au pays où les marionnettes ventriloques font régner la stupeur et la terreur, agitent les grelots de la peur et sèment le doute à tout va. Et si la marionnette se révoltait contre celui ou celle qui la manipule ? Et si c’était l’humain qui, à la fin, rentrait dans sa boite pour ne plus en sortir ? C’est tout cela, avec une malice, une douceur et une agilité extrêmes, qu’explore et met en scène Yngvild Aspeli et ses complices à travers un décor constitué de trois rideaux mouvants gardés par un chat agile et malin et comme un singe, d’une valise à double fond dans tous les sens on ne peut plus retors et invisible, une bonne dose de poudre de perlimpinpin magique, l’artiste avec effroi et sagacité, nous fait prendre des vessies pour des lanternes. Apparitions et disparition rythment l’histoire et le mouvement du spectacle où la tendresse et la terreur font bon ménage. On en redemande. »
« Tout en autodérision, Trust me for a while (traduisez « fais-moi confiance ») perd bien vite de sa candeur enfantine au profit d’une écriture en deux temps. Car Yngvild Aspeli a beau donner aux spectateurs les clés de compréhension de l’illusion qui se crée sous leurs yeux, elle s’amuse précisément à la mettre en oeuvre malgré tout. Dans une atmosphère cauchemardesque, difficile de déterminer qui de la marionnette, de son manipulateur ou du public est réellement victime de l’illusion. »
« Or, tout est malice, et les probabilités de choix des comportements sont nombreuses : le pantin n’en fait qu’à sa tête, déstabilisant toujours un peu plus son créateur - guide, conseiller ou animateur - qui perd le pouvoir et le contrôle de soi derrière un sourire de façade qui n’est que mensonge. Et le manipulateur portant la marionnette se laisse aller ses pulsions violentes.
Clins d’oeil à la salle subjuguée par tant d’artifices, de machinerie et par l’effroi d’une telle humeur aléatoire qui peut basculer dans l’horreur car les intentions de chacun sont sourdement malveillantes. A la salle de décider de la dangerosité du sang versé ou de la menace sourde et tragique qui dérape.
Un spectacle de marionnettes énigmatiques au mystère savoureux malice et humour noir. »
DISTRIBUTION
Conception et mise en scène Yngvild Aspeli, artiste associée au TDB
Avec Pedro Hermelin Vélez, Melody Shanty Mahe, Pierre Lac en alternance avec Laetitia Labre - acteur·rices marionnettistes diplômé·es de l’ENSAM de Charleville-Mézières
Collaboration à la dramaturgie Pauline Thimonnier
Assistanat à la création Aitor Sanz Juanes, Laëtitia Labre, Andreu Martinez Costa
Fabrication marionnettes Polina Borisova
Composition musique Greg Hall
Lumières Vincent Loubière
Production Plexus Polaire Claire Costa
Administration Plexus Polaire Anne-Laure Doucet
Chargée de production Plexus Polaire Iris Oriol
Informations tournée : Claire Costa clairecosta@plexuspolaire.com
PARTENAIRES
Production Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national
Coproduction Plexus Polaire
Avec le soutien du Figurteatret i Nordland, de l’Institut International de la Marionnette dans le cadre de son dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des diplômé·es de l’ESNAM et de l’Agence du Service Civique et de l’Arts Council Norway, Fond for lyd og bilde